Dans la nuit du 06 au 07 janvier 2024, les affrontements entre les FARDC et le M23 ont entraîné des déplacements massifs de la population vers les sites de déplacés de la ville de Goma, notamment à Mugunga (Site Lushagala et Bulengo).

Pour évaluer la situation humanitaire dans ces sites, une évaluation rapide multisectorielle a été menée par une équipe mobile de MIDEFEHOPS Asbl le 08 février 2024.

Environ 439 nouveaux ménages de Personnes Déplacées Internes (PDIs) en provenance de localités telles que SAKE, KILUKU, SHASHA, KIROTSHE, et KUMBA ont été recensés dans ces zones. Le mouvement des PDIs persiste et une forte concentration est observée dans ces sites, exacerbant les conditions de vie déjà précaires des familles. De nombreux nouveaux ménages vivent dans des hangars et des écoles dans des conditions d'hébergement déplorables, tandis que d'autres sont contraints de passer la nuit à la belle étoile, exposés à divers risques.

L'augmentation massive du nombre de déplacés a des conséquences profondes et multiples, affectant les conditions de vie et entraînant une augmentation significative des besoins humanitaires. Les efforts pour répondre à ces besoins en termes d'abris, de nourriture, d'eau, d'articles essentiels ménagers, de soins médicaux, de protection et d'éducation se révèlent insuffisants.

Les nouveaux déplacés, particulièrement vulnérables, ne bénéficient souvent d'aucune aide humanitaire en raison de l'absence d'enregistrement par les acteurs humanitaires et de leurs moyens limités.

Le surpeuplement, la promiscuité et le manque d'accès aux services de base dans les sites d'accueil aggravent les conditions de vie déjà précaires. Le nombre accru de déplacés a également entraîné une saturation des écoles, avec de nombreux enfants nouvellement déplacés.

Les besoins prioritaires des nouveaux ménages déplacés incluent l'alimentation, les articles ménagers essentiels (AME) et non alimentaires, la protection, l'accompagnement psychosocial, la prévention de la violence basée sur le genre et les abus sexuels, ainsi que l'éducation.

Face à cette crise humanitaire, une réponse immédiate est nécessaire. L'intervention humanitaire dans les sites d'accueil doit fournir une assistance alimentaire adéquate, des articles ménagers essentiels, des services de protection et d'accompagnement psychosocial, en mettant l'accent sur la prévention de la violence et la garantie de la sécurité et de la dignité des déplacés, en particulier des femmes, des filles et des groupes vulnérables.

Des ressources et des efforts doivent être mobilisés rapidement pour répondre aux besoins des déplacés, atténuer leur souffrance, garantir leur protection et favoriser leur réintégration durable dans la société. L'engagement et la solidarité de tous sont essentiels pour assurer une intervention efficace et pérenne, apportant espoir et dignité aux personnes confrontées à des circonstances tragiques et dévastatrices. Chaque jour compte pour sauver des vies et soutenir la résilience des déplacés.