MIDEFEHOPS redonne le sourire à 500 enfants grâce à des kits vestimentaires

Quand la crise s’accroche aux détails du quotidien

À Punia, la guerre ne laisse pas seulement des maisons fragilisées et des familles dispersées. Elle s’infiltre aussi dans les détails les plus simples de la vie. Un t-shirt devenu trop petit, une robe perdue sur la route, une paire de babouches introuvable depuis la fuite. Pour des centaines d’enfants déplacés et vulnérables, l’absence de vêtements propres et adaptés n’est pas un détail. C’est un poids silencieux, une honte qui grandit, un frein à l’école, une barrière invisible entre eux et les autres.

Ici, grandir avec dignité n’est pas une évidence. Le quotidien de nombreux enfants touchés par les conflits armés et les déplacements forcés est fait de ruptures, de manque et d’incertitudes. Qu’ils vivent au sein des communautés hôtes ou qu’ils aient tout quitté en fuyant, beaucoup évoluent dans des conditions précaires qui fragilisent leur bien-être, leur confiance en eux et leur développement.

Des vêtements perdus, une dignité mise à l’épreuve

Lors des mouvements de fuite, des familles entières ont dû abandonner l’essentiel. Les vêtements des enfants font souvent partie des biens perdus en route, laissés derrière, égarés, ou devenus inutilisables. Dans les villages d’accueil, certains enfants arrivaient pieds nus, le ventre découvert, parfois sans un seul vêtement propre à porter.

Au-delà de l’inconfort, cette réalité expose les enfants à la stigmatisation, au sentiment de honte et à une perte progressive de l’estime de soi. Et quand l’estime de soi vacille, tout vacille : la participation en classe, la capacité à se faire des amis, l’envie de se présenter au monde sans baisser les yeux.

Répondre à l’urgence invisible

Face à cette situation, MIDEFEHOPS ASBL a estimé qu’il fallait agir au-delà de l’accompagnement psychosocial. À travers l’approche Team Up, l’organisation soutient déjà 600 enfants affectés par les conflits armés, en renforçant leur résilience par le jeu, le mouvement et la cohésion sociale.

Mais sur le terrain, un constat s’est imposé avec force : on ne reconstruit pas la confiance d’un enfant si, chaque matin, il doit choisir entre rester à la maison par honte ou affronter le regard des autres avec des vêtements usés, inadaptés, parfois inexistants. L’absence de vêtements décents restait un frein majeur à l’épanouissement, à la participation scolaire et à l’intégration communautaire.

500 enfants, 500 kits, et un message simple : « tu comptes »

C’est dans ce contexte que, dans le cadre du projet ALERT 1013, financé par le Start Network / Start Fund et mis en œuvre par MIDEFEHOPS, une distribution de kits vestimentaires a été organisée au profit de 500 enfants vulnérables.

Chaque enfant a reçu un kit complet comprenant des robes, des pantalons, des t-shirts, des babouches, des sous-vêtements, ainsi que du savon afin de renforcer les bonnes pratiques d’hygiène. Les kits ont été distribués de manière équitable aux filles et aux garçons, en tenant compte de leurs besoins spécifiques.

Derrière ces articles, il y a une intention claire : ne pas offrir seulement des tissus, mais restaurer une dignité. Redonner à l’enfant l’assurance de se tenir debout, d’aller à l’école, de jouer sans se sentir « différent ».

Au cœur des écoles de Moki, Baruti, Otia Kamango et Mulita

Les enfants bénéficiaires ont été identifiés dans les écoles des villages de Moki, Baruti, Otia Kamango et Mulita, dans le territoire de Punia. Ces zones accueillent un grand nombre de familles déplacées vivant aux côtés des communautés hôtes. Toutes font face à une même réalité : la pression socio-économique, la rareté des ressources, et l’usure progressive des mécanismes de solidarité.

Dans les cours d’école, là où l’on devrait entendre seulement des rires, les conséquences de la crise se lisent souvent sur les corps et les visages. Un kit vestimentaire, dans cet environnement, devient plus qu’une aide matérielle : c’est une passerelle vers la normalité.

Un impact qui se voit, et surtout qui se ressent

Sur le terrain, l’impact a été immédiat. Recevoir des habits propres et adaptés, c’est retrouver une forme de normalité. C’est oser aller à l’école sans peur du regard des autres. C’est se tenir droit, se sentir à sa place, reprendre confiance.

À Punia, chaque kit distribué a porté un message simple et puissant : tu comptes. Parce qu’un vêtement peut être un sourire qui renaît, une confiance retrouvée, et une enfance un peu mieux protégée.

Pour que l’enfance ne soit pas une parenthèse brisée

À travers cette action, MIDEFEHOPS ASBL, avec l’appui du Start Network / Start Fund, réaffirme son engagement en faveur de la protection de l’enfance et de la dignité humaine. En combinant soutien psychosocial et assistance matérielle, l’organisation apporte une réponse plus complète aux besoins des enfants affectés par la crise à Punia.

Dans une urgence où tout semble prioritaire, cette intervention rappelle une vérité essentielle : reconstruire une vie commence souvent par rétablir la dignité, un geste après l’autre, un enfant après l’autre.